Trop de lien tue l’axe : Quand la sociabilité devient un poison de l’âme

Pars d’ici, dirige-toi vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là.

-- 1Rois 17:3-4

Couleur du jour : Indigo , la couleur de Saturne, du silence, de la responsabilité intérieure

Chakra du jour : Ajna , le troisième œil, siège de la vision non biaisée

Affirmation : J’apprends à me retirer pour mieux me révéler.

⁠« Celui qui s’abandonne à la foule se retire de lui-même. » -- Inspiré de Machiavel, revisité à la lumière des Mystères.

I. L’illusion de la présence sociale

Dans les temps anciens, l’initié savait qu’avant de porter la parole ou d’agir dans la cité, il fallait être passé par la traversée du désert. Un isolement volontaire, parfois même imposé par le destin, où l’être humain, nu face à lui-même, pouvait rencontrer son nom secret.

Aujourd’hui, cette étape est contournée par la culture du réseau, de la visibilité, de la validation extérieure. On pense que plus on est vu, plus on existe. Pourtant, plus tu es sociable sans discernement, plus tu deviens invisible à toi-même. Tu troques la Lumière intérieure contre le reflet de surface. Tu brilles, oui, mais comme un miroir sans source.

II. Le danger ésotérique de la dispersion

Dans la Kabbale, on enseigne que l’âme est composée de plusieurs niveaux : Nefesh, Rouach, Neshamah, Hayah, Yechidah. Le Rouach - l’esprit - doit être maîtrisé avant de pouvoir accueillir la véritable Sagesse. Or, un Rouach trop tourné vers les relations extérieures est agité, perméable aux égrégores collectifs.

⁠Chaque échange non aligné affaiblit ton bouclier astral. Chaque compromis inutile fend ton Temple intérieur.

Le silence n’est pas un vide. C’est une matrice féconde, une alchimie de l’Être. Trop parler, trop socialiser, c’est comme ouvrir continuellement les fenêtres de ton sanctuaire : tôt ou tard, les vents contraires emporteront tes offrandes les plus sacrées.

III. Le symbolisme du retrait dans les grandes traditions

•⁠ ⁠Moïse s’isole quarante jours pour recevoir la Loi.

•⁠ ⁠Le Bouddha se retire sous l’arbre avant l’Éveil.

•⁠ ⁠Jésus s’en va quarante jours au désert avant d’enseigner.

•⁠ ⁠Hermès Trismégiste dit : La solitude est le manteau de l’Adepte.

L’excès de sociabilité, lorsqu’il n’est pas canalisé, devient donc un brouhaha spirituel. Il nous rend vulnérables aux pensées des autres, aux désirs des autres, aux peurs des autres.

Et que reste-t-il de toi, quand tout ce que tu penses, ressens ou fais est dicté par la foule ?

IV. Retrouver l’axe , Devenir un Temple habité

L’homme ou la femme de la Voie ne fuit pas la société. Il y entre avec un axe solide, un feu secret qu’il protège jalousement. La vraie sociabilité n’est pas la quête du “like” ou du cercle. C’est l’art d’offrir sans se diluer, de s’ouvrir sans se prostituer, de créer du lien sans rompre l’alliance avec soi-même.

La Maîtrise consiste à faire silence même dans la foule, à écouter ce qui ne fait pas de bruit, à rester immobile dans l’agitation du monde.

✦ Exercice du jour - Le retrait sacré (15 minutes)

1.⁠ ⁠Coupe ton téléphone, tes messages, tes pensées parasites.

2.⁠ ⁠Assieds-toi, dans le noir ou la pénombre.

3.⁠ ⁠Pose cette question : « Qui suis-je quand personne ne m’entend, ne me voit, ne m’attend ?»

4.⁠ ⁠Écris ce qui vient. Ce sera peut-être le premier chapitre de ton Livre de Vérité.

✦ Question du jour

⁠Mes relations actuelles sont-elles des lieux de communion ou des mécanismes de fuite ?

✦ Graine de contemplation

⁠« Ce n’est pas le désert qui isole l’homme, c’est la foule. Car dans le désert, Dieu parle. Dans la foule, tout le monde crie. »

Baraka Bashad,

Parfait OUATTARA